La catégorie Meilleure actrice, toujours très relevée, met en regard 3 comédiennes (Lubna Azabal, Veerle Baetens et Emilie Dequenne) qui, ensemble, ont déjà remporté 8 fois sur 13 le convoité trophée! Autant dire que Selma Alaoui entre littéralement dans la cour des grandes avec sa nomination pour sa bouleversante performance dans Quitter la nuit de Delphine Girard. Très présente au théâtre où elle est également metteuse-en-scène, Selma Alaoui est de fait rare au cinéma. Elle a dévoilé cette année son premier court métrage comme cinéaste, Samia, co-réalisé avec Bruno Tracq. On la verra également dans le prochain film des frères Dardenne. Nominée à ses côtés, on retrouve sa partenaire de jeu, la toujours excellente Veerle Baetens, déjà primée pour Un début prometteur en 2016 et pour Duelles en 2020. Lubna Azabal comme Emilie Dequenne ont largement contribué à écrire l’histoire des Magritte du Cinéma. Toutes deux ont déjà présidé la Cérémonie (Emilie en 2014 et Lubna en 2023); toutes deux ont déjà reçu le prix de la Meilleure actrice dans un second rôle (Lubna pour La Marche et Emilie pour Close); et toutes deux se sont déjà vu attribuer à 3 reprises celui de la Meilleure actrice: pour A perdre la raison, Pas son genre et Chez nous en ce qui concerne Emilie Dequenne; pour Incendies, Tueurs, et l’année dernière pour Le Bleu du Caftan en ce qui concerne Lubna Azabal. Cette dernière est en lice cette année pour son rôle intense dans Amal de Jawad Rhalib, tandis qu’Emilie Dequenne brille dans TKT de Solange Cicurel, qui a attiré plus de 50.000 spectateurs en Belgique.

Chez les hommes, c’est un quatuor d’ancien gagnants qui se présente pour le Meilleur acteur. Côte à côte sur l’affiche de Chiennes de vie de Xavier Seron, Jean-Jacques Rausin et Arieh Worhalter. Le premier retrouve son réalisateur fétiche, qui lui a permis de remporter le trophée du Meilleur acteur en 2017 pour Je me tue à le dire. Le deuxième remet son titre en jeu, après sa victoire l’année dernière pour Le Procès Goldman. Après sa présidence de l’année dernière, Bouli Lanners est de retour en compétition pour son interprétation de José Bové dans Une affaire de principe. Rappelons que l’acteur et réalisateur liégeois a déjà gagné deux fois la récompense pour C’est ça l’amour et La Nuit du 12. Enfin, Benoît Poelvoorde briguera pour la 8e fois le titre de Meilleur acteur, qu’il a déjà remporté en 2014 pour Une place sur la terre. Il défendra ses chances cette année avec sa prestation tout en fluidité dans L’Art d’être heureux de Stefan Liberski.

Benoît Poelvoorde sera également en lice dans la catégorie Meilleur acteur dans un second rôle pour sa prestation dans L’Amour ouf de Gilles Lellouche, l’un des grands succès de l’année 2024. Il retrouvera d’ailleurs son réalisateur sur scène, puisque celui-ci recevra le Magritte d’honneur. Face à lui, Fabrizio Rongione, Meilleur acteur 2015 pour Deux jours une nuit, et trois fois Maitre de Cérémonie défendra ses chances grâce à Amal, dans lequel il joue un redoutable prof de religion. La catégorie enfin met en lumière l’un des autres grands succès de l’année, La Nuit se traine de Michiel Blanchart. Après avoir reçu le Magritte du Meilleur espoir pour respectivement Elève Libre et L’Echange des princesses, Jonas Bloquet et Thomas Mustin transforment l’essai en étant nominés en Meilleurs seconds rôles pour le premier long métrage du jeune cinéaste belge.

Le Magritte de la Meilleure actrice dans un second rôle sera disputé entre quatre comédiennes présentes aussi bien sur grand écran que sur les planches. On retrouvera ainsi Catherine Salée, déjà primée deux fois dans cette catégorie (en 2014 pour La Vie d’Adèle et en 2017 pour Keeper), en lice cette année pour sa performance dans Amal de Jawad Rhalib, mais aussi Claire Bodson, dont c’est la 4e nomination, présente cette année pour Julie zwijgt de Leonardo van Dijl, ainsi que Lucie Debay, lauréate de la catégorie en 2019 pour Nos batailles, nominée cette année pour Les poings serrés de Vivian Goffette. On saluera enfin la nomination d’une nouvelle venue aux Magritte du Cinéma, Louise Manteau, retenue pour sa prestation dans Il pleut dans la maison de Paloma Sermon-Daï, mais qui était aussi à l’affiche cette année de Chiennes de vie de Xavier Seron.

Il pleut dans la maison vaut également des nominations dans la catégorie Meilleur espoir à Makenzy et Purdey Lombet, frère et soeur sous le regard de Paloma Sermon Daï et dans la vie, qui ont su incarner avec justesse ce dernier été d’adolescence, avant d’entrer dans l’âge adulte. Amal de Jawad Rhalib a également agi comme un formidable révélateur de talents, puisque outre les trois nominations égrenées ci-dessus, le film est trois fois cité dans les catégories Meilleur espoir, avec Kenza Benbouchta, Amine Hamidou et Mehdy Khachachi. Deux films flamands, centrés sur l’adolescence valent également une nomination à leurs révélations: Tessa Van Den Broeck dans Julie zwijgt de Leonardo van Dijl, et Lou Goossens dans Young Hearts d’Anthony Schatteman. Enfin, on retrouve en lice pour le Magritte du Meilleur espoir féminin la comédienne déjà largement confirmée Mara Taquin (nominée dans cette catégorie pour La Ruche et La Bête dans la jungle, mais aussi pour Rien à foutre dans la catégorie Meilleure actrice dans un second rôle et La Petite dans la catégorie Meilleure actrice), et qui prend part cette année au riche casting choral de Chiennes de vie de Xavier Seron.